« Dostoïevski, de la révolte au pardon » – conférence de Xavier Dufour
mardi 23 février 2021 –
Rien compris sauf 5 minutes au milieu où c’est tout à fait le portrait du dominant/inhumain
Dostoïevski (1821-1881)
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Récoute et frappe du texte du 2021-03-21 au 2021-04-17
Envoi le 2021-04-26
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Notes prises pendant la conférence :
Quel Dieu peut encore nous sauver ? Jésus, car il a récupéré le mal.
Fils prodigue
athée = refus de Dieu /que Dieu existe ou non
crime, culpabilité, mystère du mal, rédemption
je ne consens pas à être aimé
je veux m’appartenir
que peut un homme
si Dieu n’existe pas, tout est permis. Seuls des hommes supérieurs en sont capables
capable de vivre sans Dieu (Nietzsche)
des hommes se veulent supérieurs, doivent faire leurs preuves
se découvre médiocre
se range dans le troupeau des hommes médiocres :
pas un homme supérieur qu’il désespère d’être
Crime et châtiment
tue pour moi seul
avais-je le droit de tuer ?
je suis une vermine comme les autres
consentir à l’amour de Sonia
Le mal ne peut être pardonné
(je ne comprends rien, en dessous)
Il faut que Dieu existe pour se dire contre, car les enfants souffrent
La liberté de choisir est terrible
Le liberté est contre le bonheur
donc communion dans le troupeau
tourment de l’âme
(je ne comprends rien, au-dessus)
doit choisir (Ok, cette colonne
= ma définition de l’inhumain)
drame de l’humanisme athée = imposture misère de l’humanisme athée
sans le Christ, l’homme est une bête chacun veut s’isoler des autres
seul le Christ donne la liberté pour affirmer sa personnalité
= on ne comprend pas et se retrouve seul
qu’on puisse aimer son prochain
l’individu ne veut plus aimer refuser la création/le don
fascination pour le mal
absence = non-être
perd le sens des réalités
devient fou
Partie 1 de la conférence :
Voir comment ça marche, se goupille
Dieu qui laisse libre sans distinguer le bien du mal
c’est un Dieu Dominant qui crée la liberté de l’inhumanité CONTRE l’humain qu’il accuse de ne pas s’en remettre à lui Dominant, c’est dégueulasse
et ça culpabilise l’humain qui est accusé de tous les maux, alors que c’est l’humain la victime.
Et l’inhumain suprême s’en lave les mains, vérifie, laisse faire, p(i)once Pilate sur ses 2 oreilles
Chemin de la miséricorde Partie 2 de la conférence :
se retourner vers le Dieu qui le sauve
la pitié peut être la plus grande Loi de la … humaine
= pardon dans le cœur de l’homme
accueil de Dieu
Détestation réflexe des autres
= mal en l’homme
culpabilité
voulait endurcir l’homme
Nietzsche a voulu s’endurcir et a gardé la pitié
Dostoïevski a choisi la foi.
sortir du mensonge de l’irréalité pour revenir à la vie
Sonia = figure Christique
amour = amitié réciproque de 2 êtres blessés
amour rend compatible amour et consentement
Partie 3 de la conférence :
mystère du Christ
pour accueillir la salut, découvrir sa propre misère, sa propre culpabilité
je ne veux pas être sauvé
culpabilité morbide
culpabilité lumineuse se sait pardonné
tous responsables les uns des autres
tous coupables les uns envers les autres
seul remède pardon universel => paradis
est-ce que pardon possible
innocence absolue du Christ
Échange /questions en fin de conférence :
une femme est révoltée contre la dureté de la nature
(stupéfiant : ce n’est pas la nature qu’il faut craindre, mais l’inhumain)
quelqu’un : la beauté sauvera le monde
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lu 22/03/2021 1ère réécoute :
Foi tourmentée, dévorée par le doute
travaillée par le combat spirituel
Dostoïevski dans lettre à une amie :
je suis un enfant du siècle, enfant de l’incroyance et du doute jusqu’à ce jour et même jusqu’au tombeau.
quels affreux tourments m’ont coûté et me coûtent encore cette soif de croire (du désir /du cœur)
qui est d’autant plus forte dans mon âme
que je connais plus d’arguments contraires (de la raison qui par nature met en doute).
Le problème de Dostoïevski n’est pas celui de l’existence de Dieu,
son vrai problème est « qui pourra nous sauver de nous-même ? »
qui pourra nous arracher au néant du mal, de la culpabilité, de la mort ?
Le Dieu auquel aspire Dostoïevski, c’est celui qui peut justifier notre existence,
justifier nos existences en les rachetant.
(ma 30/03/2021 16h –
1) mauvais départ « qui pourra nous sauver de nous-même ? ». L’humain /les 8 milliards d’humains n’ont pas besoin d’être sauvés d’eux-mêmes mais des dominants /de domination /de l’inhumanité.
2) de même « qui pourra nous arracher au néant du mal, de la culpabilité, de la mort ? ». Supprimons l’inhumain pour libérer l’humain de l’inhumain /pour libérer 8 milliards d’humains de quelques inhumains.
3) « Le Dieu auquel aspire Dostoïevski, c’est celui qui peut justifier notre existence /nos existences en les rachetant ». L’existence des humains n’a pas à être justifiée. Il y a 8 milliards d’humains sur terre. Il faut le prouver ? C’est bien un raisonnement de dominant, ça, pur jus. C’est comme le viol, le non-consentement… c’est toujours l’innocent, les femmes, les 8 milliards d’esclaves qui sont coupables en décivilisation de domination.)
Allusion au romancier Tchèque, Milan Kundera, roman « la plaisanterie » :
« nous vivons tous dans l’espoir que de nos vies, tout sera pardonné et rien ne sera oublié.
Mais peut-être que la vérité est inverse, « de nos vies, tout sera oublié mais rien ne sera pardonné ».
Phrase terrible. Ce qui pèse dans nos histoires finalement,
ce n’est pas grand chose et rien ne vaut la peine d’être sauvé car tout est vain, tout sera effacé.
Alors que la formule inverse « rien ne sera oublié, mais tout sera pardonné » ouvre à la possibilité d’une justification de nos existence.
Mais cette justification d’où peut-elle venir ? Quel Dieu peut encore nous sauver ? pour reprendre la question d’Heidegger.
Pour Dostoïevski, le seul Dieu qui puisse nous sauver,
c’est celui qui est capable de tout pardonner
et s’il est capable de tout pardonner, c’est parce qu’il a pris sur lui-même la charge du mal.
Il a porté lui-même la faute et la culpabilité des hommes.
Voilà pourquoi Dostoïevski veut croire au Dieu de Jésus Christ /en Jésus Christ
et c’est ce que dit la suite de la confidence dont j’ai lu le début il y a un instant :
« Dieu m’envoie parfois des minutes où je suis parfaitement calme
en ces minutes, j’aime et je sens que je suis aimé des autres,
et en ces minutes je me suis composé un symbole de la foi
où tout et clair et sacré pour moi.
Ce symbole est fort simple :
croire qu’il n’y a rien de plus beau /de plus profond /de plus sympathique /de plus raisonnable /de plus courageux et de plus parfait que le Christ.
Et que non seulement, il n’y a rien de semblable,
mais je me dis, avec un amour jaloux, que cela ne saurait exister. »
(ma 30/03/2021 16h12 – déjà dit hier plus loin :
4) problème n°1 : on mélange allègrement humain et inhumain = on est tous pécheurs = on n’est que péché
5) ainsi, le Dieu Dominant et /ou ses sbires sont blancs comme mouton dans la neige et les humains ont tous les défauts, tous les péchés du monde.
6) problème de raisonnement /logique : si on mélange allègrement humain et inhumain, ceux qui devraient trinquer devraient être non seulement les humains qui sont victimes de l’esclavage inhumain mais aussi les inhumains. Alors pourquoi les inhumains /Dieu Dominant /les dominants s’en sortent alors que ce sont eux les coupables qui mettent les 8 milliards d’humains en esclavage. Culpabilité pour les victimes et impunité des dominants. Le monde à l’envers. « J’suis libre, j’fais c’que j’veux » des dominants qui n’en ont rien à faire des humains, chair à canon /à domination /à esclavage /à sexe (pédophilie, viol, violences du mari CONTRE sa femme…).
La question de Dostoïevski est de savoir si Jésus Christ est bien ce Dieu qui vient vers nous, qui épouse la condition humaine pour, en quelque sorte, la transfigurer et en transfigurer la misère.
Ou bien, s’il n’est qu’un saint, qu’un grand homme comme les autres.
C’est la grande angoisse qui traverse « l’idiot », grand roman de Dostoïevski.
L’œuvre de Dostoïevski se déploie dans une sorte de triangle
dont les 3 sommets seraient la liberté, le mal, le salut.
La liberté, c’est ce qui vient de moi.
Le mal, c’est ce qui obscurcit le monde et blesse ma liberté.
Le salut, c’est ce qui vient de l’extérieur du monde et de l’extérieur de ma liberté
et qui vient au secours et du monde et de ma liberté.
(ma 30/03/2021 16h24 –
7) « La liberté, c’est ce qui vient de moi ». Bof. L’humain arrête sa liberté quand elle nuit à autrui. L’inhumain se donne tous les Droits CONTRE les autres. L’inhumain n’arrête jamais sa liberté « J’suis libre, j’fais c’que j’veux », il s’en fout que ça nuise à autrui puisque l’autre n’existe pas, il n’y a que lui « d’Humain » sur terre (faux, il n’y a que lui qui soit inhumain).
8) « le mal », c’est l’inhumain, dont le seul but c’est d’être le seul Humain sur terre en éliminant tous les autres humains. C’est en bonne voie puisque nous sommes 8 milliards d’esclaves de l’économie inégalitaire mondialisée et que cette gabegie crée et entretient de plus en plus de catastrophes climatiques.
9) « Le salut, c’est ce qui vient de l’extérieur du monde et de l’extérieur de ma liberté et qui vient au secours et du monde et de ma liberté. » Bof. Le salut de l’humanité, c’est d’empêcher l’inhumain de mener le monde et de tuer 8 milliards d’humains. Le salut ne vendra pas des inhumains ni d’un Dieu à leur main, créé et entretenu par et pour eux. Le salut des humains ne viendra que des humains /des 8 milliards d’humains.)
Qu’est-ce que la foi pour Dostoïevski ?
Pour Dostoïevski, c’est pas croire que Dieu existe. Ça c’est pas très compliqué.
La foi, c’est le consentement de ma liberté au salut,
c’est le consentement de ma liberté à l’amour du Christ, accepter d’être aimé.
(ma 30/03/2021 16h38 –
10) « Consentement » = élément de langage caractéristique des dominants voleurs d’humanité, innocents les mains pleines.)
Or, ça n’est pas si facile.
Il y a en nous, il y a en Dostoïevski en particulier et dans tous ses personnages
une violente force d’opposition à ce consentement,
ce sont les forces de la révolte, du refus, de la négation.
(ma 30/03/2021 16h40 –
11) Ça, « une violente force d’opposition à ce consentement, ce sont les forces de la révolte, du refus, de la négation », ça c’est l’humain immortel qui existe malgré les quelques milliers d’années de domination implacable. Bravo l’humain !)
L’athéisme, pour Dostoïevski, c’est dire à Dieu :
je sais que tu existes, mais je ne veux pas de toi.
Je veux vivre sans toi.
je ne veux pas de ton Ordre d’amour.
je préfère me sauver moi-même.
(ma 30/03/2021 16h42 –
12) L’humain n’a rien contre Dieu, le vrai, celui « qui a créé l’homme à son image », qui « laisse venir lui les petits enfants » (pas pour les violer), celui d »aimons-nous les uns les autres ». Mais celui-là a disparu, détourné par les inhumains dominants qui veulent se faire passer pour lui. Mais ça ne marche pas. Faut vraiment être con /dominant /inhumain /terroriste /gouvernant /religieux… pour penser les humains incapables de distinguer Dieu-qui-tue de Dieu-qui-aime.)
Un rapprochement avant de rentrer dans le vif du sujet,
si la technique l’avait permis, j’avais prévu de vous montrer un tableau fort célèbre, qui se trouve au musée de l’Ermitage à St Pétersbourg, puisque ce tableau Dostoïevski l’a vu de nombeuses fois. Il s’agit du retour du fils prodigue de Rembrandt.
Cette parabole nous parle d’un père qui aime sans condition et de 2 fils qui rejettent leur père et qui projettent sur leur père leur culpabilité secrète.
Cette parabole met en scène, de façon assez profonde, ce combat de la révolte et du consentement.
La parabole dit que le père pardonne. Mais elle ne nous dit pas que les 2 fils consentent à la miséricorde.
(ma 30/03/2021 19h06 –
13) de mémoire, le père fait la fête pour le retour du fils prodigue, fête qu’il n’a jamais faite pour le fils resté. De mémoire toujours, le père fait la fête avec le fils prodigue sans attendre le retour des champs du fils resté. Vachement sympa le père. Vachement injuste. Le père « pardonne » la tête que lui fait son fils resté de n’avoir pas été attendu. C’est plutôt le père qui aurait besoin de se faire pardonner son manque de politesse et d’humanité par rapport au fils resté. Père Dominant « j’fais c’que j’veux, rien faire des autres /du fils resté ». Mais c’est ça le système patriarcal : je suis le Maître chez moi et les femmes, on n’en parle même pas. Mauvaise parabole. Parabole du faux Dieu.)
À partir de ce rapprochement entre les romans de Dostoïevski, qui pour la plupart se passent à St Pétersbourg et cette œuvre extraordinaire de Rembrandt, on pourrait dire que toute l’œuvre du romancier est comme une longue exploration de cette parabole du fils prodigue.
C’est ce que je vous propose de découvrir en 3 parties :
1) explore cette révolte métaphysique qui s’exprime par l’athéisme chez Dostoïevski
2) 3 expériences existentielles d’accueil,
en tout cas par lesquelles le pardon, la miséricorde peut jaillir /percer l’écorce de la révolte
3) comment toute cette dramaturgie entre révolte et miséricorde s’accomplit
dans le mystère du Christ innocent et en croix.
Je me limite à 2 grands romans :
. Crime et Châtiment 1866, qui a rendu célèbre Dostoïevski en France, en Europe de l’Ouest
. les frères Karamazov 1881, publié l’année même de sa mort
œuvres en continuité l’une avec l’autre à travers le thème du crime, de la culpabilité du mystère du mal et de la rédemption /du salut.